Un Noël enneigé pour tout le monde !

26 décembre 2010

Un Noël enneigé pour tout le monde !

Les fêtes de fin d'année, la neige, la joie et la bonne humeur...sauf que lorsque le général Hiver recouvre le sol de son manteau blanc, c'est loin d'être repas de fête pour les passereaux et consorts qui ne sont pas partis sous les tropiques à la fin de l'été. Il faut donc se débrouiller chaque jour pour trouver de la nourriture aussi grasse que possible pour passer les nuits glaciales sans risquer de ne pas se réveiller. Les plus petits oiseaux sont les plus vulnérables face au froid parce que leur rapport surface sur volume est grand (il perdent donc beaucoup de la chaleur q'ils produisent). Pas la peine de pendre tout un tas de friandises industrielles vendues beaucoup trop chères pour ce qu'elles sont ! De simples graines de tournesol sont appréciées de tous. Voici quelques uns des visiteurs de ma table d'hôtes.

Je ne présente plus la Mésange Charbonnière (Parus major), une grande habituée peu farouche. Parmi les trois photographies se cachent un mâle et deux femelles. A vous de jouer.

Mésange charbonnière (Parus major) (Gurgy 89, Décembre 2010, EOS 50 D 300mm +Extender 1.4 x)

Voici sa petite cousine, la Mésange bleue (Cyaniste caeruleus), au bec plus court mais tout de même assez puissant pour taper et faire sauter le tégument d'une graine de tournesol, ou se débrouiller pour tirer profit d'une noix comme c'est le cas pour le premier cliché. La couleur bleue intense du premier individu en fait un mâle probable alors que celles plus ternes de l'individu du dessous sont sans doute celles d'une femelle.

Mésange bleue (Cyaniste caeruleus) (Gurgy 89, Décembre 2010, EOS 50 D 300mm +Extender 1.4 x)

Vous vous dîtes probablement que je rajoute ci-dessous une photo de Mésange charbonnière que j'avais oubliée dans un coin. Et bien regardez attentivement : pas de ligne noire sur le ventre, pas de couleur jaune sur le ventre et puis au niveau de la taille et de la forme, l'oiseau est beaucoup plus petit et plus trapu. En fait il s'agit d'une autre espèce de Mésange, la Mésange noire (Parus ater). Elle est beaucoup moins présente dans les jardins et ne les fréquente pour ainsi dire qu'en hiver pour picorer quelques graines. Elle niche en forêt et a sa petite préférence pour les forêt de conifères. Certains hivers rigoureux, on assiste à des invasions de Mésanges noires venues de Scandinavie où la nourriture se fait trop rare. Ce n'est apparemment pas le cas cette année...

Mésange noire (Parus ater) (Gurgy 89, Décembre 2010, EOS 50 D 300mm +Extender 1.4 x)

Voici un passereau plus granivore que les Mésanges, c'est tout simplement le Pinson des arbres (Fringilla coelebs). Son bec conique et fort lui permet de casser l'enveloppe des graines sans avoir besoin de taper dessus comme les Mésanges. c'est beaucoup plus rapide et pratique d'être pareillement outillé mais évidemment, c'est moins polyvalent qu'un bec de Mésange. Ici c'est un mâle que l'on reconnaît à sacouleur rose qui vont devenir beaucoup plus éclatantes au printemps. Par quel miracle ? Tout simplement parce que les plumes de ce damoiseau sont composées de deux parties : la partie externe est terne et est visible en hiver. Petit à petit elle s'use au fur et à mesure que l'oiseau évolue dans son milieu et au printemps c'est la deuxième partie, plus interne et beaucoup plus colorée qui est visible ! Une dernière chose concernant le pinson, son nom latin "coelebs" signifie célibataire. En effet, les deux sexes migrent de façon séparée si bien qu'au printemps lors du passage des individus issus de populations scandinaves, on ne trouve que des groupes d'oiseaux d'un des sexes.

Pinson des arbres, mâle (Fringilla coelebs ) (Gurgy 89, Décembre 2010, EOS 50 D 300mm +Extender 1.4 x)

Pinson des arbres, mâle (Fringilla coelebs) (Gurgy 89, Décembre 2010, EOS 50 D 300mm +Extender 1.4 x)

Voici un hôte assez discret de nos jardins et de nos campagnes. Pourtant, au printemps on entend souvent un chant répétitif assez aigu, celui du Bruant zizi (Emberiza cirlus). Rien à voir avec un quelconque organe sexuel, "zizi" renvoie seulement au chant de cet oiseau. La famille des bruants a la particularité de posséder une mandibule inférieure "dentée" visible sur les photos. Ici il s'agit d'un mâle qui arbore une masque noir sur fond jaune de toute beauté, la femelle étant beaucoup plus terne.

Bruant zizi, mâle (Emberiza cirlus) (Gurgy 89, Décembre 2010, EOS 50 D 300mm +Extender 1.4 x)

Heureusement que j'étais caché dans mon petit affût sans quoi j'aurais difficilement pu photographier le Geai des chênes (Garrulus glandarius). Comme son plumage ne semble pas l'indiquer, il appartient à la famille des corvidés (les corbeaux et corneilles). En revanche, il est attentif au moindre détail mais il perd parfois un peu la mémoire. En effet, à l'automne, il cache un par un les glands qu'il amasse sous les chênes en prévision de l'hiver. Bien sûr, sur les centaines de glands qu'il cache, il en oublie bien les trois quarts et l'on estime ainsi que certaines forêts de chênes sont à 80% plantées par les Geais !

Geai des chênes, mâle (Garrulus glandarius) (Gurgy 89, Décembre 2010, EOS 50 D 300mm +Extender 1.4 x)

La première mention de Tourterelle turque (Streptopelia decaocto) en France date de 1952 dans les Vosges. Cette espèce asiatique a depuis colonisé l'ensemble du pays à une vitesse fulgurante et s'est tout à fait accommodée de la présence humaine. Elle fréquente régulièrement les mangeoire mais peut demeurer craintive contrairement au Pigeon biset urbain (Columba livia).