Piège mortel au sommet des fleurs
Nul doute que les insectes pollinisateurs ont coévolué avec les plantes à fleurs sur lesquelles ils se nourrissent. Cette relation mutualiste de pollinisation a certainement conduit à la diversification de ces deux groupes d'êtres vivants. Cependant, le partenariat est probablement à l'origine du mode de prédation si particulier qu'est celui des araignées crabes regroupées dans la famille des Thomisidés. Contrairement à la majorité de leurs congénères, ces araignées ne tissent pas de toile destinée à piéger des proies (elles sont toutefois capables de produire de la soie). Les Thomises sont en revanche munies de deux paires de pattes antérieures plus longues que les deux paires postérieures. Leur technique de chasse repose sur l'affût immobile au sommet d'une fleur ou d'une inflorescence. Le premier pollinisateur venu sera capturé à l'aide des deux paires de pattes et immédiatement injecté de venin par les chélicères (crochets) venimeux de l'animal. L'araignée consommera alors les liquides internes de sa proie pendant de longues heures avant de laisser un cadavre sec sur le lieu du crime. Certaines espèces comme Misumena vatia sont capables de changer de couleur en fonction de la fleur sur laquelle elles se trouvent.
Araignée crabe (Misumena vatia) à l'affût sur un Orchis moustique (Gymnadenia conopsea). Il s'agit ici d'une femelle. (Saint-Etienne en Dévoluy, juillet 2012, EOS 50D 105 mm macro)
Araignée crabe (Misumena vatia) à l'affût sur un Orchis moustique (Gymnadenia conopsea). Il s'agit ici d'une femelle. (Saint-Etienne en Dévoluy, juillet 2012, EOS 50D 105 mm macro)
Araignée crabe (Misumena vatia) en train de consommé un Moiré blanc fascié (Erebia ligea). (Saint-Etienne en Dévoluy, juillet 2012, EOS 50D 300 mm + extender 1.4 x)
Araignée crabe (Thomisidé) en train de consommer une abeille solitaire. (Massif central, mai 2012, EOS 50D 105 mm macro)