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23 octobre 2013

Les planeurs de la côte

Parmi les instants nature les plus extraordinaire figurent certainement ceux que l'on peut passer assis sur une jetée à regarder planer les oiseaux de mer, bercé par le bruit des vagues qui viennent clapoter contre la roche...Il me tarde d'ailleurs de retrouver cette côté bretonne roscovite que j'ai la chance de visiter chaque année pour enseigner la biologie marine ! Cela dit, l’œil averti pourra remarquer que les goélands gris clair qui parcourent le ciel ne sont pas les mêmes selon que l'on se trouve dans la moitié nord ou dans la moitié sud de la France. Vous me direz, le détail n'est pas frappant et difficile à discerner en vol. Une fois posé en revanche, cela devient frappant : le goéland breton, celui du nord de la France et des côtes de nos pays limitrophes au nord ont les pattes roses alors que celui du sud et du pourtour du bassin méditerranéen présente des pattes jaunes ! Il y a donc bien deux espèces différentes, la première, le Goéland argenté (Larus argentatus) et le second présenté sur les quelques photos ci-dessous, le Goéland leucophée (Larus michahellis). Ce dernier rentre d'ailleurs fréquemment à l'intérieur des terres et on le retrouve dans les terres agricoles notamment en hiver. Il prolifère même dans certains milieux urbains côtiers à la faveur des décharges à ciel ouvert dans lesquelles il trouve facilement de la nourriture. L'augmentation de ses populations se traduit par des modifications écologiques importantes des îlots sur lesquels il niche au large des côtes. En effet, lorsqu'il sont nombreux, les Goélands leucophée qui se nourrissent sur le continent reviennent sur les îlots pour passer la nuit et bien sûr...ils y fientent régulièrement ! En d'autre termes ils transfèrent une quantité suffisamment importante d'azote du continent vers ces endroits ce qui modifie le fonctionnement de ces petits écosystèmes (on parle d'eutrophisation), particulièrement la communauté végétale. Certaines espèces de plantes endémiques de ces îlots déclinent en effet du fait de ces modifications du sol devenus trop riches en azote et favorables à des plantes qui les excluent par compétition. Cet exemple illustre la complexité du fonctionnement des écosystèmes où les effets indirects le disputent aux effets directs au niveau des relations interspécifiques...allez je retourne à mes observations côtières, bien tranquillement assis sur la jetée, la tête tournée vers le large...

 

Carte_Larus_cachinnans_250512_11

Goéland leucophée (Larus michahellis) adulte en vol au dessus d'une falaise (Ile de Porquerolles, Var, mai 2012, EOS 50 D + 300 mm f4 + extender 1.4 x)

Carte_Larus_cachinnans_250512_9

Goéland leucophée (Larus michahellis) adulte en vol au dessus d'une falaise (Ile de Porquerolles, Var, mai 2012, EOS 50 D + 300 mm f4 + extender 1.4 x)

Carte_Larus_cachinnans_250512_7

Goéland leucophée (Larus michahellis) adulte en vol au dessus d'une falaise (Ile de Porquerolles, Var, mai 2012, EOS 50 D + 300 mm f4 + extender 1.4 x)

Carte_Larus_cachinnans_250512_13

Goéland leucophée (Larus michahellis) adulte posé sur un rocher côtier avec des griffes de sorcières en arrière plan (Ile de Porquerolles, Var, mai 2012, EOS 50 D + 300 mm f4 + extender 1.4 x)

Carte_Larus_cachinnans_250512

Goéland leucophée (Larus michahellis) adulte posé sur un rocher côtier avec des griffes de sorcières en arrière plan (Ile de Porquerolles, Var, mai 2012, EOS 50 D + 300 mm f4 + extender 1.4 x)

Carte_Larus_cachinnans_250512_3

Goéland leucophée (Larus michahellis) poussin de l'année se dissimulant derrière un rocher sous la surveillance attentive de ses parents (Ile de Porquerolles, Var, mai 2012, EOS 50 D + 300 mm f4 + extender 1.4 x)

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